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du Libertinage.

conſeilloit de chercher à plaire. Elle deſiroit une plus grande aiſance, imaginoit mille douceurs à poſſéder un caroſſe élégant, à faire rougir la marquiſe indigente, & à faire autant de dépenſe que la Ducheſſe orgueilleuſe. Ce que lui donnoit Harpagon ne reſtoit pas long-tems entre ſes mains. Sa parure, ſa table, ſes folies, le lui abſorboient bientôt.

Elle continua de ſe montrer aux promenades. Là, elle prenoit un petit air enfantin ; elle déployoit ſes grâces, ſon enjouement, ſouriant à droite, à gauche. Ses charmes attirerent autour d’elle un eſſein d’adorateurs. Elle avoit l’art de répondre à leurs diſcours ; d’encourager celui-ci, d’arrêter l’autre prêt à ſe rebuter, elle minaudoit lorſqu’elle ne