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du Libertinage.

reſter qu’on m’avoit ſurpris ; j’eus beau répandre des larmes : mes menaces, mes efforts, mes cris, mes prieres, tout fut inutile ; il fallut partir. Je ſouffris beaucoup avant que d’arriver à la Rochelle, où notre Régiment étoit en garniſon. L’on me mit auſſi-tôt le mouſquet ſur l’épaule, & dès cinq heures du matin, qu’il plût ou qu’il gelât, je me trouvois en rang d’oignon avec de pauvres hères comme moi. Un ſergent inhumain nous apprenoit à faire l’exercice, & nous régaloit très ſouvent de coups de canne. Hélas ! m’écriai-je quelquefois, que ſont devenues les promeſſes que l’on m’a faites ! Je ne m’apperçois que trop qu’il eſt