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Les progrès

mettre en état de rire des maux & des chagrins de la vie ?

» Un jour que je m’étois enivré, ſelon ma louable coutume, quelques ſoldats me rencontrerent ; ils m’offrirent bouteille, je l’acceptai. Dans nos tranſports bachiques, ils me propoſerent de ſervir le Roi ; je n’avois pas beſoin d’une cocarde pour lui être attaché : mais ils me firent comprendre que je pourrois mieux lui montrer mon amour. Je goûtai leur raiſon & je fus engagé. La joie redoubla. Je voulus célébrer mon entrée dans le Militaire ; mes forces me manquerent, plutôt que le courage, je tombai ſous la table. Le lendemain je fus fort étonné, lorſqu’on m’apprit ce que j’avois fait. J’eus beau pro-