Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
128
Les progrès

dre par quelque hazard elle ſe trouvoit à Paris, défaite de ſon air naïf & villageois, & comment elle étoit devenue une Demoiſelle pimpante. Ils modérerent un inſtant leur curioſité, afin de la ſatisfaire plus à leur aiſe. À peine entré dans la chambre de Lucette, Monſieur Lucas raconta ſes petites aventures, ſans ſe faire prier.

« Dans ma jeuneſſe je pris du goût pour le vin : cette liqueur agréable me faiſoit paſſer les plus doux momens. Vous vous rappellez, ſans doute, qu’on ne me voyoit guères danſer ſous l’ormeau avec les autres garçons du village ; j’aimois mieux me renfermer dans un cabaret ; là, le verre à la main, je chantois, je ſautois, j’étois content comme un petit Roi. Cepen-