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PRÉFACE.

beaux yeux qui le pétrifient. Quelqu’un qui jugeroit de nos mœurs par ces productions frivoles, croiroit ſans peine que nous paſſons notre vie aux genoux des Cloris ; que nous ne ſommes propres qu’à faire l’amour, qu’à ſoupirer.

Un Roman doit avoir pour but de peindre des ridicules, de tracer le tableau de ſon ſiècle ; il faut qu’en le liſant on y reconnoiſſe ſes uſages, ſes vices ; alors il deviendra agréable, utile, Les Anglois devroient nous éclairer : leurs Ouvrages d’amuſement repréſentent au naturel la vie d’un particulier ; on croit l’entendre, on croit le voir : c’eſt-là peut-être une des principales raiſons