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Les progrès

dans le château de Mondor. Point de nouvelles de Lucette. Qu’eſt-elle devenue ? On la chercha vainement dans le village. Quelqu’un s’aviſa de dire que l’officier l’avoit enlevée ; on trouva qu’il avoit raiſon. « Ah ! s’écria le Financier, faire un tel affront à un homme comme moi ! S’emparer d’une fille que j’honorois de mon amitié, & dont j’aurois fait la fortune ! » « Morbleu, diſoit l’Abbé, perdre une Beauté que j’ai éduquée, qui profitoit ſi bien de mes leçons : le coup eſt foudroyant » ! La pauvre petite, diſoit le Marquis en ſe regardant dans un miroir, « que je la plains ! On l’entraîne loin de moi, de moi qu’elle chérit, qui ſuis le premier… Il faut qu’on lui ait fait une grande violence ».