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Les progrès

étoit prête quelquefois à ſe dédire : elle traita ſon incertitude d’enfantillage, & attendit l’heure du départ avec impatience.

Le guerrier fortuné ne reſta pas long-tems à table : il la quitta bientôt pour hâter l’inſtant où il devoit poſſéder à ſon aiſe ſa chere Lucette. Mondor, le Marquis & l’Abbé l’embraſſent, lui ſouhaitent un bon voyage, ils ne s’attendoient guères qu’il en dût faire un ſi délicieux. Il ſe précipite dans ſa chaiſe ; le poſtillon fouette, les chevaux partent auſſi vîte que le vent, & on le perd bientôt de vûe. Il fit arrêter à un quart de lieue du village : notre héroïne arrive au rendez-vous, chargée de ſon petit bagage ; elle monte dans la voiture, ſe place à côté du Militaire ;