Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
Les progrès

fuyez-vous, lui dit-il ? Je crois pourtant qu’on ne doit pas vous effrayer. Je ſuis votre ami ; j’ai pris part à votre bonne fortune : mais vous devriez paroître plus empreſſée à me voir. Venez demain matin : il eſt de mon devoir de vous donner des conſeils ; ils vous ſeront utiles ». Lucette promit de lui rendre viſite ; elle n’y manqua pas : aucune mauvaiſe honte ne la retint ; elle entra ſans crainte chez le Paſteur : elle étoit ſeulement plus rouge qu’à ſon ordinaire. Elle trouva un déjeûner délicat : le Curé l’engagea d’y faire honneur ; il acheva de la raſſurer. Il lui verſoit ſouvent à boire, mais non ſans raiſon. Les yeux du Paſteur s’enflammerent ; il ſoupira. « Oh ! çà, ma fille, lui dit-il,