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du Libertinage.

élégances de d’Arneuil. Mais elle parvint enfin à les trouver plus ſupportables. Elle fit réflexion que c’étoit à cauſe d’elle qu’il cherchoit à paroître aimable : elle s’accoutuma à ſes manieres ; elle trouva ſa démarche noble & aſſurée ; elle traita le ſoin qu’il avoit de ſa perſonne & de ſa parure, d’amour pour la propreté ; ſon eſprit lui parut brillant & ſolide ; & ſon étourderie, une vivacité de jeuneſſe. Elle ne fit point part à l’Abbé de ſes nouvelles obſervations ; elle craignoit qu’il ne la détrompât, puis elle ſentoit qu’il falloit lui taire quelque choſe.

Le Marquis touché de pitié pour l’amour qu’il croyoit faire naître, s’intéreſſa vivement au ſort de ſon amante, & réſolut d’agir au gré de