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du Libertinage.

de Lucette ; chaque jour il la cherchoit, chaque jour il étoit plus tendre & plus paſſionné : ſon amante n’étoit point ingrate à l’ardeur de ſes feux, elle le combloit de careſſes, elle s’enivroit avec lui de mille plaiſirs : cependant elle ſoupiroit quelquefois, ſon cœur lui faiſoit regretter Lucas.

La raiſon ſe fait entendre, même dans l’ivreſſe de nos ſens. Lucette étoit confuſe lorſqu’elle ſongeoit à ſa conduite. « Quoi ! deux amans tout-à-coup ! s’écria-t-elle. Comment ai-je pû tant m’égarer, après, toutes les leçons de ma mere ? Oh ! je veux m’en tenir à ces fautes, & n’en plus faire d’autres ».

Elle parloit d’or ; mais je crains