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qui eut l’honneur de faire entendre pour la première fois. cet opéra en Italie, après avoir donné une série de représentations triomphales à Bologne, vint ensuite avec sa troupe à Florence, qui alors était capitale du royaume d’Italie. Mais il y eut seulement trois représentations, et depuis lors quatorze années s’écoulèrent sans qu’on n’entendit plus parler du Chevalier du Cygne. On peut donc dire que lorsqu’à la fin de l’automne de 1886, l’imprésario du théâtre Pagliano monta Lohengrin, c’était un ouvrage nouveau pour la grande majorité des spectateurs.[1] Dès l’abord on put être frappé de l’attitude particulièrement bienveillante du public. La première scène du second acte qui, ailleurs, n’a pas toujours passé sans encombre, était elle-même applaudie. Quant au grand final du troisième acte, c’est un véritable enthousiasme qu’il suscitait. Parmi les assidus figuraient bon nombre de jeunes gens appartenant justement au Jockey Club qui jadis à Paris s’est montré si cruel pour Tannhauser, et le public des galeries était si franchement ravi qu’il le montrait non seulement au théâtre mais aussi dans la rue. À cette époque là, il était impossible de se promener dans Florence sans entendre fredonner quelque mélodie de Lohengrin. Et si l’on s’écartait du centre de la ville pour s’enfoncer dans les quartiers populaires, ces chants augmentaient eu variété et en fréquence. Je pourrais citer tel faubourg qui sous ce rapport, s’est fait une véritable réputation.

  1. Le théâtre Pagliano est un Opéra populaire : c’est une des salles les plus vastes de l'Europe. La Pergola est le Grand Opéra de Florence.