nes, mais la royauté, après les avoir encouragées, s’en écartait maintenant.
La géographie politique autant que leur sagesse réfléchie avait empêché les Capétiens d’entrer en contact direct avec l’Italie, dont la Provence les séparait. Ainsi, le « mirage italien » qui déjà agissait sur les Gaulois ne s’était point exercé sur eux. Le roi Robert, fils de Hugues Capet, avait décliné l’offre des seigneurs lombards prêts à lui offrir la couronne. Mais un des fils de Louis viii, à qui son père avait donné l’Anjou en apanage, se fit investir par le pape du royaume des Deux-Siciles, fondé par les Normands de France. Ainsi était née cette interminable rivalité qui mit aux prises à Naples les princes d’Anjou et leurs descendants avec des prétendants d’autres nationalités. Or, Charles viii, par le testament du dernier descendant de la dynastie angevine se trouvait héritier de droits illusoires sur le royaume napolitain. Il ne sut pas résister au mirage. Ludovic le More, régent du duché de Milan, qui y avait intérêt, persuada au roi de France de faire valoir ses droits. Celui-ci, pour acheter sa liberté d’action, rétrocéda le Roussillon à l’Espagne, l’Artois et la Franche-Comté à l’Autriche. Ainsi, avant d’avoir rien rapporté, l’aventure coûtait à la France trois provinces.
Elle se déroula sous trois règnes. Charles viii, Louis xii, François ier dépensèrent là le meilleur des forces nationales. Aux prétentions