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les siècles français

la coupable complicité de la reine Isabeau de Bavière n’avaient facilité aux Anglais la reprise de leurs desseins ambitieux. Quand Jeanne d’Arc parut, ils tenaient la moitié du royaume.

Le retour à la politique capétienne (1452-1483)

Le roi Charles vii ayant recouvré la presque totalité de ses États, entreprit — quelque peu assagi par le malheur et l’expérience — de remettre son royaume en « bonne police, paix et justice »[1], mais c’est à son successeur Louis xi qu’était réservée la satisfaction d’en finir avec ce duché de Bourgogne dont le titulaire, oncle de Charles vi, avait trahi sa race en s’alliant aux Anglais. Louis xi réunit à sa couronne, avec la Bourgogne, la Franche-Comté, l’Artois, le Roussillon, l’Anjou, le Maine et la Provence. Il le fit en retournant — par des procédés personnels et pas toujours recommandables — à cet opportunisme capétien qu’on pourrait définir : l’art de profiter des circonstances et d’utiliser en vue d’un plan arrêté des forces contradictoires en sachant attendre et en évitant d’intervenir en dehors sans nécessité certaine. Il est à remarquer qu’au cours de l’histoire de France, cette formule a toujours été celle qui procura les succès solides. Les gouvernants ont toujours perdu à s’en écarter et se sont bien trouvés d’y revenir.

  1. Des auteurs compétents estiment que la France, fort peuplée au moment où éclata la guerre de Cent ans perdit, au cours de cette triste période, près de la moitié de sa population.