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constituer l’héritage, retomba dans les mêmes errements ; la guerre civile éclata entre ses fils ; la Provence, l’Aquitaine furent dépecées ; il y eut même des villes qui restèrent « indivises » : Paris, puis Marseille… À deux siècles et demi de là, c’est encore cette obstination à partager qui détruira l’empire de Charlemagne.

La tentative carolingienne (667-884)

C’est qu’en effet les deux dynasties sont, à cet égard, similaires. Des Mérovingiens aux Carolingiens la compréhension du pouvoir n’a point changé. Les seconds sont seulement plus forts, moins corrompus que les premiers et ils bénéficient du prestige dont l’un d’eux, Charles Martel, revêt sa race en barrant à Poitiers (732) la route à l’invasion arabe montée du sud à travers l’Espagne. Au début, les princes mérovingiens s’étaient montrés débauchés, traîtres, pillards ; à la fin, ils avaient mérité le sobriquet de « rois fainéants » laissant tomber le pouvoir aux mains des « maires du palais ». L’un de ces fonctionnaires, Pépin d’Héristal, ayant pris le titre de duc des Francs (687) exerça dès lors un pouvoir absolu. Son fils, Charles Martel, fut roi de fait ; son petit-fils Pépin le Bref fut roi de droit (752) son arrière-petit-fils Charlemagne devint empereur (800).

Dans un document, Alcuin, conseiller de Charlemagne, attribue à son maître les titres de roi de Gaule, de Germanie et d’Italie. C’est bien là ce qu’il aurait dû être et ce qu’il ne sut pas être. Charlemagne s’obstina à se dire « roi des Francs » sans tenir compte des réalités géogra-