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les siècles romains

Le déclin (180-406 ap. J.-C.)

Après la mort de Marc-Aurèle, les impôts devenus lourds provoquèrent des troubles. Des bandes de révoltés qu’on appelait les Bagaudes parcoururent certaines régions, incendiant et pillant. Puis il y eut des luttes entre prétendants à l’empire. Au cours de sanglants combats livrés près de Lyon par Septime-Sévère au concurrent qui lui disputait le trône, cette ville si riche et puissante fut incendiée et perdit dès lors sa suprématie (197 ap. J.-C.). Vers le milieu du iiie siècle, la Gaule, pour échapper à l’anarchie qui désolait le reste de l’empire, élut des empereurs de son choix qui régnèrent de 258 à 273. Un historien du temps la félicite de cette initiative et dit de ces princes qu’« ils ont été les vrais défenseurs du nom romain ». Ce mouvement n’était aucunement séparatiste. Lorsque Aurélien et Probus voulurent restaurer l’unité de l’empire, ils ne rencontrèrent en Gaule aucune opposition, mais les Germains enhardis y pénétrèrent à ce moment. Durant les années 275 et 276, près de soixante villes du nord et de l’ouest furent détruites par eux. Aussi, au ive siècle, la Gaule toujours fidèle à l’empire, réclama le plus possible la présence des césars sur son sol. Maximien, Constance Chlore, Valentinien, Gratien y résidèrent fréquemment. Leur popularité fut éclipsée par celle de Julien qui a pu écrire ces lignes suggestives : « J’avais trop de sympathies pour les Gaulois pour n’en être pas aimé… Ils me chérissaient à l’égal de leurs propres enfants ». Julien, on le sait, affectionna surtout le séjour de Paris.