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Gaulois, dit Sénèque, et comme il convenait à un Gaulois, il a pris Rome », allusion à la présence croissante à Rome et jusque dans les rangs du Sénat romain de notables gaulois.

L’anarchie qui se produisit à la mort de Néron apporta un trouble momentané. Il y eut vers le nord des révoltes fomentées par les Germains qui ne pouvaient perdre une si belle occasion de reprendre leurs visées traditionnelles. Un germain fut le chef des révoltés ; mais, malgré leurs intrigues, l’assemblée générale convoquée à Reims et où siégeaient des députés de toute la Gaule se prononça pour la fidélité à l’empire. Tacite a laissé de cette assemblée un curieux compte rendu. Un siècle de paix féconde (70-180 ap. J.-C.) suivit. C’était l’époque des Flaviens et des Antonins. La famille d’Antonin était originaire de Nîmes. L’empereur témoigna à la Gaule, comme l’avait fait son père adoptif, Hadrien, une sollicitude éclairée.

Dès le début, l’impulsion gouvernementale, secondée par l’activité privée, avait couvert le pays de routes, de monuments, de fondations utiles. Déjà, en prononçant le panégyrique de César, Marc-Antoine avait pu dire de la Gaule : « Elle est aujourd’hui cultivée comme l’Italie. Des communications nombreuses et sûres sont ouvertes d’une frontière à l’autre ; la navigation est libre et animée jusque sur l’océan ». Strabon a été témoin de cette transformation : « Auparavant, écrit-il, les Gaulois songeaient à se battre plus qu’à travailler. Maintenant ils se sont mis avec la même ardeur à cultiver leurs champs ». De pair avec la culture, progressèrent l’industrie et le commerce. Les tuileries, les briqueteries, les poteries abondaient.