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yant pas su se résoudre encore à prendre les mesures radicales qui s’imposent et auxquelles on sera sûrement amené à recourir dans un avenir prochain.

À ce problème se rattache celui de la « dépopulation » au sujet duquel on a tant écrit et de façon si exagérée. Les causes de ce qu’il conviendrait d’appeler plus justement le « ralentissement de l’accroissement de la population » sont multiples et il n’est nullement certain qu’elles ne soient pas de nature passagère. Pour juger sainement du mouvement de la population, en France, il faut en comparer les statistiques avec celles des campagnes et des cités étrangères ; il faut aussi n’en point aborder l’étude avec l’idée préconçue d’en tirer la condamnation ou le renforcement de certaines doctrines religieuses. La passion apportée dans le débat l’avait fait dévier et on avait négligé d’observer ces deux points essentiels. Aujourd’hui le cataclysme déchaîné par le germanisme transporte le problème sur un plan nouveau et il serait prématuré d’en reprendre en ce moment la discussion.

C’était là, précisément, un des points sur lesquels portait volontiers cette folie de dénigrement qui demeurera une étrange caractéristique du début du xxe siècle en France. Après 1900, ce travers s’est révélé avec une intensité inouïe. Les agitations de l’affaire Dreyfus, celles de la séparation de l’Église et de l’État, les rancunes et les inquiétudes des partis monarchiques en présence de la consolidation de plus en plus évidente du régime républicain y eurent peut-être une moindre part que cet « excessisme » vers lequel dérivaicnt la littérature, le journalisme et l’art appliqué. Quel que soit le jugement que la