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les siècles celtiques

de la barbarie germanique. Il semble que Vercingétorix ait trouvé son principal appui dans les rangs populaires et qu’ainsi l’organisation par ses soins d’une coalition nationale ait coïncidé avec une poussée d’effervescence démocratique en réaction contre le régime oligarchique qui depuis quelque temps tendait à prévaloir en Gaule et suscitait des mécontentements.

La capitulation d’Alésia (52 av. J.-C.) et la disparition de Vercingétorix mirent fin à la résistance et, rapidement, la conquête romaine[1] s’acheva.

  1. Ce terme de conquête doit être pris dans le sens de simple soumission. En effet, aucune nation occidentale ne demeura aussi pure de race que la nation gauloise. Les « colonies » romaines établies par les premiers empereurs dans les vallées de l’Aude, du Rhône et de la Moselle ne comprenaient que de minimes contingents et il n’y en eut aucune entre les Pyrénées, les Cévennes et la Marne. « On peut évaluer à 30.000 au plus le nombre des colons établis par César et Auguste, en dehors, bien entendu des provinces de Germanie. Même en triplant ces chiffres et en tenant compte des négociants, des industriels, des esclaves, cela ne fera jamais une immigration comparable à celle que les Amériques reçoivent de nos jours et qui ait pu modifier le sang et le caractère d’une nation ». (Jullian). Les émigrants italiens se portaient plus volontiers vers le Danube et l’Afrique carthaginoise que vers le Gaule.