l’appel de la patrie en danger, il devint clair que les fondements de l’institution militaire n’avaient pas été entamés. Les historiens en analysant un jour cette période seront peut-être amenés à prononcer les mots de crise salutaire. Quoi qu’il en soit, le crise a passé sans détendre le ressort essentiel de l’indépendance nationale. Les tragiques événements qui allaient suivre devaient apporter à la nouvelle armée la consécration suprême et en sceller la magnifique homogénéité.
Un des problèmes les plus angoissante pour une démocratie qui doit s’attendre à l’attaque ennemie sur de vastes frontières est, à coup sûr, le règlement anticipé des rapports qui existeront pendant la durée des hostilités entre le pouvoir civil et le pouvoir militaire d’une part et, de l’autre, entre le ministre de la Guerre et le Commandant en chef des armées. Sur le premier point, on n’avait pu se résoudre à légiférer par crainte d’enchaîner le destin. Sur le second, une solution d’apparence illogique s’était imposée peu à peu. Le généralissime désigné serait le vice-président du Conseil supérieur de la guerre, officiellement présidé par le ministre. Ainsi, en temps de paix, ce grand chef éventuel n’exercerait point de commandement mais, en ayant naturellement exercé de forts importants auparavant, il se trouverait à même dans une atmosphère de calme utile à sa tâche, de se livrer à la fois à l’inspection et au travail de façon silencieuse et continue.
Ce doit être un sujet d’étonnement au dehors que le peu d’attention longtemps donné par la plupart des Français aux choses de la marine alors que leurs frontières maritimes égalent leurs frontières terrestres et que de si nombreuses populations co-