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la défense

quablement tenaces dans leurs desseins, ont su allier la patience à la persévérance.

La défense

On n’attend pas de nous, dans le cadre restreint de cet ouvrage une appréciation sur la technique de la défense. Nous nous bornerons à rappeler quelques dates qui jalonnent l’évolution de la France républicaine sous ce rapport. La guerre de 1870, comme nous l’avons déjà dit, coupa court à l’espoir utopique de la suppression des années permanentes que les républicains s’étaient jusqu’alors flattés de pouvoir réaliser. La préoccupation de réorganiser l’armée nationale s’affirma dès 1872 et Gambetta ne fut pas le moins ardent à la réclamer. Il ne se laissait pas effrayer par la prédiction de Tocqueville affirmant l’impossibilité pour une république démocratique d’entretenir une puissante armée. Le prince de Bismarck, au contraire, en était convaincu[1]. Les pronostics fâcheux semblaient d’autant plus justifiés qu’il s’agissait avant tout de substituer la « nation armée » à l’armée de

    de relations extérieures, s’abstenant de gêner par une intervention indiscrète, l’action du ministre des Affaires Étrangères.

  1. On en a eu la preuve entr’autres par la publication ultérieure de sa correspondance avec le comte d’Arnim, alors ambassadeur à Puris. Par contre, le prince de Bismarck qui s’est tant de fois trompé en ce qui concerne la France, se montra au début favorable à la politique d’expansion coloniale, cherchant même à pousser le pays dans cette voie. Or cette politique servit puissamment l’armée à laquelle elle procura d’excellents terrains et d’excellentes occasions d’entraînement.