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nes éprouve quelque peine à accorder son principe avec le leur, la, tâche n’est nullement simplifiée du fait que ladite république a récemment succédé dans son propre pays à des régimee monarchiques. Un triple équilibre s’impose alors en ce qui concerne la politique, en ce qui concerne les procédés, enfin en ce qui concerne le personnel. La politique doit être d’autant plus continue que le gouvernement est davantage soumis aux fluctuations de l’opinion ; les procédés doivent être appropriés aux origines contradictoires des mandats confiés aux plénipotentiaires qui négocient ensemble puisque les uns émanent du souverain héréditaire, les autres de la délégation nationale ; mais ces précautions seraient vaines si le personnel employé n’était pas à même de se placer tour à tour pour les accorder, aux points de vue souvent opposés et toujours divergents de ceux qu’il représente et de ceux avec qui il traite.

On doit reconnaître que, sur ces trois points essentiels, la diplomatie républicaine s’est montrée à la hauteur de sa tâche. D’inévitables tâtonnements se sont produits, des fautes ont été commises — plus souvent, semble-t-il, par la crainte des responsabilités qui hante tant d’agents français que par des initiatives imprudentes ; mais ce furent là des cas exceptionnels. Quant à la ligne politique suivie, elle s’est déroulée avec une étonnante régularité. Quiconque comparera à cet égard la France avec les autres grands pays constatera que les dirigeants de la diplomatie ont donné, plus qu’ailleurs, l’impression de savoir ce qu’ils désiraient[1]et, remar-

  1. Ils y furent largement aidés par la réserve patriotique dont le Parlement a le plus souvent fait preuve en matière