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la politique extérieure

bientôt complété par la venue à Paris du roi et de la reine d’Italie. La situation de la France grandissait dans le monde de façon évidente ; elle eût grandi plus complètement encore sans certaines incohérences de sa politique intérieure et comme une sorte de tendance à laisser se relâcher les ressorts de sa défense armée.

Le but désiré n’en fut pas moins obtenu. La quatrième phase se clôtura en 1904. L’année précédente, le roi Édouard vii, était venu officiellement à Paris ; le président Loubet avait été accueilli à Londres avec enthousiasme ; un traité d’arbitrage avait été signé. Les accords du 8 avril 1904, concernant le Maroc et l’Égypte d’une part, Terre-Neuve et l’Afrique Occidentale de l’autre, établirent l’entente franco-anglaise sur une base très solide. Il était certain désormais, que l’Angleterre ne se joindrait jamais à la triplice et probable qu’elle inclinerait peu à peu vers le groupement définitif formé par la France et son alliée.

L’Allemagne s’interposa aussitôt. Ce plan, à la possibilité duquel elle n’avait point cru, gênait ses propres desseins. Au printemps de 1905, Guillaume ii débarqua à Tanger. Il est superflu de rappeler le détail des neuf années qui suivirent (1905-1914). Dominées de façon continue par l’affaire du Maroc et les manifestations en Allemagne d’une francophobie croissante, elles conduisirent à la guerre générale.

Il est superflu également de dresser un relevé des difficultés en présence desquelles s’est trouvée placée la diplomatie républicaine et, partant, des mérites qu’elle s’est acquis en y faisant face. Tout le monde comprend que si une république encastrée entre les grandes monarchies européen-