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blie depuis l’intervention de Napoléon iii au Mexique risquait d’y sombrer. L’Angleterre, elle, inclinait résolument du côté de son ancienne colonie. Une médiation habile parvint à se faire agréer et le traité de Paris scella, sous le patronage de la France, la reprise des relations hispano-américaines (1898). Une terrible cause de dissentiments devait bientôt se présenter ; la guerre anglo-boer. Et de nouveau la presse entra en jeu. On s’injuria des deux côtés du détroit. Si, en cet instant l’Allemagne avait su se ranger aux côtés de l’Angleterre, elle l’eût probablement attirée à elle pour longtemps. Fort heureusement la chancellerie allemande commit assez de maladresses pour atteindre un résultat tout inverse. Il y eut une sorte de détente franco-anglaise et Delcassé, dès l’avènement du roi Édouard vii, s’appliqua à réaliser le grand dessein qu’il nourrissait.

Entre temps, la diplomatie française n’avait point chômé. Elle avait obtenu en Orient et en Extrême-Orient de signalés succès : la convention franco-chinoise de 1898 qui concédait à la France de solides avantages, le décret confirmant le protectorat sur les missions, l’adhésion complète du gouvernement ottoman aux conditions de l’ultimatum présenté à Constantinople[1]. Il y avait eu encore une énergique intervention au Maroc, et puis, surtout, le rapprochement franco-italien esquissé par la visite du duc de Gênes au président Loubet à Toulon (1901),

  1. Cet ultimatum fut accompagné de la saisie en gage de l’île de Mitylène par l’escadre française. Il s’agissait de liquider une série de griefs, créances en retard, satisfactions promises, etc…, ce coup de force rétablit le prestige français en Orient.