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d’été, le premier ministre français, Ch. de Freycinet, fit allusion à la « situation nouvelle » créée au pays par ce grand événement : une troisième phase commençait pour la diplomatie française.

Cette même année 1891 qui voyait ainsi cesser définitivement l’isolement de la République fut marquée par un incident allemand et un incident italien. Depuis son avènement en 1888, Guillaume ii avait eu divers gestes aimables pour la France. Le voyage que fit à Paris sa mère, l’impératrice Frédéric, dans des conditions mal préparées et mal comprises, aigrit les relations et suscita un malentendu nouveau entre les deux pays. On en tira en Europe cette conclusion que tout projet de rapprochement franco-allemand devait être considéré comme chimérique. À Rome, ce fut une véritable crise de francophobie qui éclata par suite d’une simple étourderie commise au cours d’un pélerinage d’étudiants français. Depuis les événements de 1870, et bien que dès 1874 le duc Decazes eût précisé en termes impeccables l’attitude dont la France entendait ne point se départir dans cette question, les manifestations en faveur du pouvoir temporel du pape avaient été trop répétées et trop virulentes pour que le gouvernement italien n’en prit point ombrage. Le parti républicain une fois au pouvoir, ces revendications avaient cessé, mais il en était resté des germes de mésentente que la politique crispienne avait plutôt cherché à cultiver qu’à détruire.

L’action commune exercée en Extrême-Orient (1895) par la France, l’Allemagne et la Russie au profit de la Chine à laquelle le Japon vainqueur venait d’imposer le traité de Simonoseki,