Page:Notre France - Coubertin.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée
191
la politique extérieure

partisan de l’alliance anglaise comme il l’indiquait dans son discours du 18 juillet 1882, ne pouvait empêcher que sur beaucoup de points du globe, à Madagascar, en Océanie, à Terre-Neuve… les intérêts français et anglais ne se trouvassent en contact et souvent en opposition. En 1883, la convention proposée au gouvernement ottoman par Sir H. Drummond Wolf et par laquelle eût été en quelque sorte légalisée la présence des troupes anglaises sur les bords du Nil, provoqua une protestation énergique du ministre français des Affaires étrangères, Flourens. Le comte de Montebello, ambassadeur de France à Constantinople, déposa une sorte d’ultimatum et la convention fut rejetée par le sultan.

Il y eut, en Angleterre, un premier revirement en faveur de la France après l’Exposition de 1889. La défaite du boulangisme coïncidant avec le succès de l’Exposition avait frappé vivement l’opinion outre-Manche. L’année suivante un accord consacrant l’existence de l’Afrique Occidentale française ouvrit la série des grands accords internationaux concernant l’empire colonial de la République. Les Anglais apprécièrent fort l’aide apportée par la banque de France en 1891 à la banque d’Angleterre à qui le prêt de 75 millions en or rendit grand service au moment de la crise provoquée par une débâcle financière argentine. Ce sentiment se traduisit par l’invitation adressée à la flotte française de visiter Portsmouth où des fêtes brillantes l’attendaient.

L’escadre qui s’y rendit arrivait de Cronstadt. Là s’était scellée l’alliance franco-russe. Elle ne devait être proclamée que six ans plus tard, en 1897, mais dès ce moment le fait en fut considéré comme acquis et, aux grandes manœuvres