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les élections, les partis et l’opinion

ner une révision dans le sens de la transformation sinon de la suppression du Sénat. Non seulement la Chambre ne les suivit pas, mais les élections sénatoriales de l’année suivante (1897) prouvèrent que le mouvement était sans racines dans le pays.

Il semble qu’à la suite de cette aventure, le parti radical ait subi une sorte d’éclipse, du moins en tant que possédant une doctrine et des vues propres. Il se reforma néanmoins sur des bases un peu différentes après l’affaire Dreyfus, comme nous l’avons dit, sous l’action des ministres Waldeck-Rousseau et Combes. La question du Sénat ne reparut plus ; celle de l’impôt progressif ne se posa qu’accessoirement ; tout l’effort porta sur le séparation de l’Église et de l’État. Cette réforme une fois réalisée (1905), les radicaux inclinèrent vers les procédés opportunistes mais en les adaptant à leurs allures et à leurs habitudes de langage demeurées un peu rudes et excessives.

Le signal du « ralliement » fut donné en janvier 1881 par le député de droite Dugué de la Fauconnerie. « Nous n’avons plus, écrivait-il à ses électeurs, qu’un rôle à la fois digne et utile ; c’est de nous placer sur le terrain des faits accomplis. » Il s’y plaça très loyalement mais y resta solitaire. En novembre 1886, un autre député, Raoul-Duval, développa la même idée et tenta de fonder une « droite républicaine ». Il y échoua si bien que l’année suivante la droite renversa le cabinet Goblet et s’abstint de soutenir le cabinet Rouvier desquels elle avait reçu des avances notoires. Il fallait l’intervention pontificale ; elle se produisit en 1890 ; le cardinal Lavigerie, recevant à Alger l’escadre fran-