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les élections, les partis et l’opinion

3.039.000[1]. Il faut faire une place à part aux élections de 1902 auxquelles présida le cabinet Waldeck-Rousseau. Le premier ministre, par sa façon de mettre le point final à l’affaire Dreyfus et de lui substituer une nouvelle agitation anticléricale destinée à en effacer les traces, avait divisé la France en deux camps bien tranchés. On était pour ou contre le ministère, toutes arrière-pensées ou considérations différentes s’effaçant devant l’intérêt immédiat de la lutte engagée. 329 ministériels et 246 antiministériels furent élus. L’écart entre les camps était faible. Une statistique assez précise évalua les suffrages exprimés à 4.250.000 contre 4.170.000, ce qui eût fait une différence de 80.000 voix seulement à l’avantage des ministériels. D’autres estimèrent cette différence à 200.000 ; en tous les cas, elle fut minime.

Aux approches des élections de 1906, le ministre de l’Intérieur, Clemenceau ne cachait pas à ses amis qu’il s’attendait à une perte de quarante sièges en raison, sans doute, des événements troublants survenus pendant la législature précédente ; manifestations antimilitaristes, rupture avec le Vatican ; séparation de l’Église et

  1. Il est à remarquer que la « réaction » conquit Paris, alors que le reste du pays consacrait son échec définitif. Paris qui, au début de 1889, avait procuré au général Boulanger une élection triomphale, d’ailleurs sans lendemain, envoya onze ans plus tard, une forte majorité nationaliste siéger à l’Hôtel-de-Ville. Et, un moment, les relations se trouvèrent tort tendues, presque rompues, entre le Conseil municipal parisien et le gouvernement. Mais Paris n’est plus suivi par le pays comme il l’était autrefois et cette querelle ne s’étendit pas au delà du domaine métropolitain.