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les ministres

l’expédition des affaires courantes », fait appeler l’homme politique qu’il croit devoir charger de former le nouveau cabinet ; généralement, il ne le fait pas sans avoir consulté les présidents du Sénat et de la Chambre et certaines personnalités propres à l’éclairer sur les dispositions du Parlement. Lorsque le mandat a été accepté, celui qui s’en trouve investi s’occupe de grouper ses collaborateurs. Il n’est pas obligé de limiter son choix aux sénateurs et aux députés. Pratiquement, les ministres de la Guerre ou de la Marine ont été souvent des généraux ou des amiraux. Mais les autres portefeuilles ont toujours été donnés, à une seule exception près, à des membres du Parlement. Le cabinet une fois formé, il est procédé à la rédaction de la Déclaration ministérielle dont le premier ministre et un de ses collaborateurs donnent lecture à la tribune du Sénat et à celle de la Chambre. La Déclaration contient l’exposé de la ligne politique que compte suivre le cabinet et l’énumération des réformes dont il désire poursuivre la réalisation et des projets de lois qu’il veut faire aboutir. Souvent une demande d’interpellation permet un débat immédiat et le vote de l’ordre du jour qui clôture ce débat donne des indications sur l’importance numérique de la majorité par laquelle le nouveau cabinet paraît devoir être soutenu[1]. Tout ce mécanisme s’est établi et a été maintenu par l’usage ; aucun texte ne le rendait obligatoire.

Les cabinets de la République ont été de deux sortes ; les uns homogènes, les autres dits de

  1. Il n’est arrivé que deux fois à la Chambre de refuser sa confiance au cabinet dès le premier contact : en 1877, au cabinet de Rochebouët, en 1914 au cabinet Ribot.