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du Sénat, Émile Loubet (483 voix), dont le concurrent était Jules Méline, (279).

Les deux septennats suivants s’achevèrent régulièrement et la transmission des pouvoirs s’opéra sans difficulté. Mais les élections se trouvèrent changer quelque peu de caractère. En effet, les démissions du maréchal de Mac-Mahon, de J. Grévy et de Castmir-Périer, la disparition soudaine de Carnot et de Félix Faure avaient provoqué de brusques réunions du congrès, sans ententes préalables entre les partis. Il n’en fut plus de même désormais. On se mit d’accord sur le choix de deux candidats entre lesquels les suffrages se partagèrent. A. Fallières, président du Sénat, et Paul Doumer, président de la Chambre, se trouvèrent en concurrence le 18 janvier 1906 ; le premier l’emporta par 449 voix contre 371. Bien qu’opportuniste, A. Fallières groupa les radicaux anxieux de maintenir la présidence dans se neutralité constitutionnelle, tandis que la droite et certains républicains cherchaient, en élisant Paul Doumer, ancien gouverneur général de l’Indo-Chine, à l’orienter dans une direction plus interventionniste et plus personnelle. Le scrutin de 1913 devait se présenter sous un aspect inverse. La candidature effacée de J. Pams, suscitée par Clemenceau, échoua devant celle plus énergique et significative de R. Poincaré.

La présidence d’Émile Loubet fut probablement de toutes la plus mouvementée ; elle débuta au lendemain de Fachoda et se termina au lendemain d’Algésiras. Elle englobe toute l’œuvre de Delcassé, le rapprochement avec l’Angleterre et l’Italie, les événements de Chine, la loi militaire du service de deux ans, la séparation de l’Église et de l’État… Le président reçut à