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Le point de départ

La République fut proclamée le 4 septembre 1870 et s’établit sans résistance de la part du régime auquel elle succédait. Depuis quelques jours, dans l’attente d’un désastre que chacun redoutait, il était question parmi les membres du Corps législatif impérial de la création d’un Comité de Défense nationale qu’aurait présidé le général Trochu, gouverneur de Paris. En des circonstances si tragiques, la régence de l’impératrice Eugénie ne semblait pas devoir assurer une suffisante sécurité. Lorsque la nouvelle de la capitulation de Sedan et de la captivité de l’empereur parvint à Paris, on tint une séance de nuit au cours de laquelle Jules Favre déposa une proposition de déchéance. Aucune voix ne s’éleva pour défendre la dynastie. Le jour suivant, la passion populaire se manifesta. La foule envahit l’enceinte parlementaire et réclama la présence à l’Hôtel de Ville des députés de Paris. Ceux-ci s’y rendirent. La députation de Paris[1] fut ainsi constituée en « Gouvernement de la Défense nationale ». Le général Trochu fut invité à présider le gouvernement. Étienne Arago fut nommé maire de Paris.

Cette organisation avait un caractère tout provisoire et embryonnaire. L’adhésion quasi

  1. Elle comprenait : MM. Emmanuel Arago, Crémieux, Jules Favre, Jules Ferry, Gambetta, Garnier-Pagès, Glais-Bizoin, Pelletan, Ernest Picard, Jules Simon et H. Rochefort. Tous appartenaient à l’opposition républicaine,