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La courbe diplomatique est constante ; elle est dirigée vers l’alliance franco-russe qui lentement se prépare, puis se scelle, s’affirme, se consolide. Après des hésitations et des reculs, une détente se produit dans les rapports avec l’Italie et l’Angleterre. Cette dernière puissance rapprochée de la France semble même s’acheminer vers la formation d’une nouvelle triplice anglo-franco-russe. Les relations avec l’Allemagne sont parfois tendues, parfois courtoises, mais jamais confiantes.

L’instruction publique progresse dans le sens des idées laïques et même anticléricales. Toutefois, la réforme pédagogique la plus importante est étrangère à toute préoccupation philosophique ; c’est la reconstitution des universités régionales détruites par la Révolution et qui, sagement réorganisées, recommencent à prospérer.

Le mouvement d’émancipation ouvrière a pris dans les dernières années du xixe siècle une extension considérable. Le droit de grève et l’intervention des syndicats dans les conflits du travail ont été admis pratiquement bien que les efforts pour les réglementer n’aient pas abouti. Le système des retraites ouvrières a été adopté. Les organisations socialistes ont augmenté en nombre et en puissance.

Aux approches de 1900, deux grandes réformes apparaissaient prochaines et probables : l’étblissement de l’impôt sur le revenu et la séparation de l’Église et de l’État.