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tier. La lutte fut acharnée et sanguinaire et la repression sévère. Les journées de juin devaient « laisser un long souvenir de haine entre les ouvriers et la bourgeoisie ». Elles tuèrent surtout la République dont, dès ce moment, la nation se détacha complètement.

La présidence de Louis-Napoléon
(1848-1852)

Le neveu de Napoléon revendiquait depuis longtemps l’héritage de son oncle[1]. Deux fois sous le règne de Louis-Philippe, il avait tenté de provoquer un mouvement populaire en sa faveur et avait complètement échoué, mais le temps et les circonstances travaillaient pour lui. Le retour solennel des cendres de l’empereur en 1840, le funèbre voyage de Sainte-Hélène aux Invalides et la cérémonie inoubliable qui l’avait clôturé avaient profondément impressionné l’opinion. C’était l’époque où la royauté des Bourbons-Orléans éprouvait de grands mécomptes au dehors ; la mémoire de Napoléon bénéficia du contraste évoqué en cette circonstance de façon patriotique, mais maladroite par le gouvernement de Louis-Philippe.

Rentré en France dès la proclamation de la République, Louis-Napoléon y trouva tout de

  1. Louis-Napoléon était le fils d’un frère de Napoléon auquel celui-ci avait fait épouser sa belle-fille Hortense de Beauharnais, issue du premier mariage de Joséphine, et qu’il avait momentanément placé sur le trône de Hollande. Le jeune prince avait mené une vie agitée ; il avait résidé en Suisse, aux États-Unis, en Italie surtout où il s’était affilié aux sociétés révolutionnaires.