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étaient bien les principales exigences des ultras, mais ce n’étaient pas les seules.

La loi militaire de 1817, œuvre du maréchal Gouvion-Saint-Cyr, consacra heureusement de façon définitive le principe de l’avancement légal dans l’armée. D’autre part, le marquis de Clermont-Tonnerre et le conseiller Portal réorganisèrent la marine ; le baron Louis, MM. Roy, Corvetto, de Villèle réorganisèrent les finances. Le duc de Richelieu, alors premier ministre, avait assuré une rapide libération des territoires occupés en gage par les alliés. Aux Congrès internationaux d’Aix-la-Chapelle (1818), de Troppau (1820), de Laybach (1821), de Vérone (1822), la diplomatie française s’affirma avec une autorité grandissante. La création du Conseil général du Commerce et de l’École des Arts et Métiers, la première « Exposition des produits de l’Industrie », la fondation de la première caisse d’épargne et des premières compagnies d’assurance orientèrent le pays dans la voie des labeurs fructueux. On eût fait bien davantage sans la fâcheuse agitation entretenue par les factieux de droite et de gauche et à laquelle répondaient les intempérances de langage de la Chambre des députés. Les réactionnaires avaient leur point de ralliement au « Pavillon Marsan », partie du palais des Tuileries on résidait le comte d’Artois, héritier du trône. La garde nationale dont ce prince était le chef lui procurait un moyen d’étendre son influence ou celle de ses amis sur tout le royaume. La « Congrégation »[1] y

  1. On appelait ainsi une société fondée pour assurer l’exercice du culte pendant la Terreur et qui ayant depuis changé d’objet, s’employait secrètement à préparer la domination des autorités religieuses sur la société civile.