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louis xviii et charles x

la France furent très dures. Quant à Napoléon on l’enferma vivant dans le tragique tombeau de Sainte-Hélène.

Les heureux résultats de la première année du règne de Louis xviii s’effaçaient ainsi. Surtout la foi en la solidité de l’édifice royal avait fait place à un fâcheux scepticisme. En restaurant la monarchie, les Français, avec plus ou moins d’enthousiasme, avaient eu l’impression d’une rentrée dans le définitif ; après les Cent jours, cette impression n’existait plus.

Louis xviii et Charles x
(1815-1830)

À la faveur du désordre engendré par les Cent jours, le parti ultra parvint au pouvoir. Le roi eut en face de lui une Chambre qu’il qualifia lui-même d’« introuvable » et avec laquelle il était difficile de gouverner sagement. Des excès de tout genre furent commis ; dans le midi régna une sorte de « terreur blanche ». Il fallut, dès 1816, dissoudre la Chambre introuvable, mais la majorité réactionnaire demeura puissante. Sa tactique était de pousser au pire afin de déconsidérer les éléments libéraux auxquels Louis xviii désirait faire appel. C’est ainsi qu’on devait voir un peu plus tard l’extrême droite s’unir à l’extrême-gauche en faveur de l’abbé Grégoire, ancien régicide, dont l’élévation ne pouvait qu’être injurieuse pour le frère de Louis xvi. Chateaubriand ironiquement offrait à Decazes de soutenir son cabinet à condition qu’on lui promit de « changer la loi électorale, de supprimer l’avancement légal, de rétablir le droit d’aînesse et de réorganiser les ordres monastiques ». Telles