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mais un homme, auprès de lui, a perdu la foi en son étoile et, prudemment, s’occupe à tirer son épingle du jeu, fût-ce au détriment de la France. Talleyrand prépare la situation qui, en 1814, à Paris, le rendra agréable à l’Europe et fera de lui le courtier obligatoire de toutes les négociations. Il livre à l’Autriche le secret de la désunion croissante de Napoléon et d’Alexandre. L’empereur de Russie, en effet, n’est déjà plus un allié fidèle et si l’Autriche qui se relève entamait une nouvelle guerre, il ne s’engagerait pas très sincèrement, à la prendre à revers…

Le 10 avril 1809 cette guerre éclate. La Bavière, alliée de la France, est attaquée brusquement. L’Autriche pourtant a trop présumé de ses forces. La savante bataille de Wagram (6 juillet) la force à céder par la paix de Vienne (14 octobre) la Carniole, Trieste et la Croatie à l’empire français, la Galicie au grand-duché de Varsovie.

Or, ce même 6 juillet, tandis que Napoléon cueille de nouveaux mais difficiles lauriers, le pape a été, par son ordre, enlevé de Rome et fait prisonnier ; L’empereur veut l’installer à Paris. Par là, a-t-il écrit à Sainte-Hélène, il serait parvenu à « diriger le monde religieux aussi bien que le monde politique » ! Bientôt l’indépendance fictive de la Hollande est supprimée (juillet 1810) puis d’autres annexions suivent : le duché d’Oldenburg, une partie du Hanovre, les villes hanséatiques. L’Espagne semble enfin soumise. Napoléon a répudié Joséphine, fait casser son mariage par l’Église et forcé l’empereur d’Autriche à lui donner sa fille, l’archiduchesse Marie-Louise. Devant lui se dresse pourtant le suicide obligatoire : la guerre avec la