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bonaparte, premier consul

Consul, devint la fête nationale. L’opinion, ignorant les complots militaires conçus et punis dans l’ombre, admirait l’habile administration des préfets généralement bien choisis et les mesures tendant à organiser le notariat, les manufactures, la conservation forestière, les écoles de droit… Tout s’ordonnait et prospérait ; il n’était vraiment pas besoin de la conspiration de Cadoudal ni du meurtre du duc d’Enghien[1] pour mettre la dernière pièce à l’édifice. Cependant le Sénat tergiversa quelque peu. La question était posée depuis le 27 mars. Ce ne fut que le 18 mai qu’elle fut solutionnée. On demandait à « la famille Bonaparte » le « maintien des droits et de la liberté du peuple ». Cette dynastie ne serait-elle pas « aussi intéressée à maintenir tous les avantages de la Révolution que l’ancienne à les détruire » ? Voilà pourquoi on se décidait à « confier le gouvernement de la République à un empereur héréditaire ». Peu de jours avant, la paix longtemps précaire avait été rompue et l’ambassadeur anglais avait quitté Paris. L’empire s’inaugurait par la guerre.

Napoléon, Empereur
(1804-1814)

L’empire devait durer dix ans sans que la paix pût être rétablie. On a coutume de diviser cette

  1. Le duc d’Enghien, petit-fils du prince de Condé, avait porté les armes contre la France comme beaucoup d’émigrés. Mais on ne découvrit dans ses papiers aucune trace de sa participation au complot dans lequel on prétendait l’impliquer. Aussi bien dut-on pour l’enlever de force, violer le territoire badois sur lequel il résidait. Il fut mis à mort après un simulacre de jugement.