Si c’est le mépris qu’on fait de notre personne, de notre grandeur et de notre dignité, qui excite notre colère, examinons dans le calme :
1o S’il est juste que les autres nous estiment et nous honorent.
2o Si les témoignages d’estime qu’ils nous donnent, ajoutent quelque chose à notre mérite.
3o Si le défaut de ces témoignages d’une estime réelle ou feinte, nous porte préjudice et diminue en rien notre valeur.
4o Si la vengeance que nous voulons prendre, est un bien véritable, et non pas plutôt un fort grand mal pour nous-mêmes, sur qui retombera tout l’odieux d’un acte coupable.
Lorsque les enfants sont en colère, ne pouvant atteindre leurs ennemis, ils se frappent eux-mêmes. La vengeance de l’homme n’est pas plus sage ; en croyant humilier son prochain, il se donne des coups terribles, et au lieu d’une victoire remportée, il est vaincu par la plus honteuse des passions.