Tout ce qui ne mène pas à acquérir le bonheur éternel est mauvais, ou de peu de conséquence ;
Or, telle chose ou telle action ne me mène pas à acquérir le bonheur éternel ;
Donc elle est mauvaise, ou de peu de conséquence.
Le désir, appelé aussi concupiscence en tant qu’il regarde les choses sensibles représentées par l’imagination, est produit par l’amour, et de plus il l’augmente ; c’est pourquoi nous devons veiller sur le désir plus soigneusement encore que sur l’amour.
Il faut retrancher les désirs inutiles de choses bonnes, mais trop éloignées, qui occasionnent mal à propos de très grandes inquiétudes. Comme, si vous désirez fortement de quitter le lieu où vous êtes avant que l’heure du départ soit venue ; d’acquérir le bien de votre voisin, qui ne veut pas le vendre ; de faire les exercices des gens qui se portent bien, tandis que vous êtes malade. Ce désir est non seulement vain, mais nuisible, parce qu’en diminuant la patience, il augmente la maladie.
Saint François de Sales (Intr. à la vie dévote, liv. III, chap. 37) ne veut pas même qu’on se distraie à désirer des exercices de dévotion qui ne conviendraient pas à l’état qu’on a embrassé : « Si, étant évêque, je désire la solitude des chartreux,