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Son nom lui vient de l’ancien couvent de la Trinité, sur l’emplacement duquel elle fut ouverte en 1832.

Le couvent de la Trinité avait lui-même remplacé l’antique prieuré de Saint-Moran ou Saint-Modéran, fondé au XIIIe siècle.

Rue et place Tronjolly.

(Les numéros impairs, canton Sud-Est ; les numéros pairs, Canton Sud-Ouest. Paroisse Toussaints.)

Du boulevard de la Liberté à l’entrée de la rue de Nantes.

Elles furent ainsi nommées en l’honneur de François-Anne-Louis Phelippes de Coatgourden de Tronjolly, plus connu sous le nom de Phelippes-Tronjolly, né à Rennes, le 15 février 1751, mort en 1828.

Successivement juge-garde de la Monnaie de Rennes, avocat du roi au Présidial, puis procureur-syndic de la Commune et lieutenant-colonel de la milice bourgeoise, Phelippes-Tronjolly provoqua d’utiles réformes dans l’administration des hospices, et se signala par son hostilité permanente contre la Cour et la noblesse.

En 1788 le maire et les échevins tinrent sur les fonts baptismaux un de ses enfants qui reçut les prénoms de Julien-Yves-Rennes, et l’assemblée municipale décida que le nom de Tronjolly serait donné à une des rues de la Ville : c’est ce qui eut lieu.

En 1792, Phelippes-Tronjolly arracha lui-même les plaques indicatives sur lesquelles figurait son nom, et obtint qu’on lui substituât l’appelation de rue des Jeunes-Nantais, en souvenir de l’empressement que la jeunesse de Nantes avait mis à venir au secours de celle de Rennes, pendant l’émeute de janvier 1789.

Après la Révolution, la rue et la place des Jeunes-Nantais reprirent le nom de rue et place Tronjolly sous lequel elles ne cessèrent plus d’être désignées.

Avant 1788, la rue Tronjolly s’appelait rue du Puits-Maugé, à cause du voisinage d’un puits public qui portait ce nom et qui se trouvait à l’entrée de la rue de Nantes.