Ce fut tout probablement dans ce même hôtel de la Garde-Robe ducale, résidence ordinaire des souverains bretons quand ils venaient à Rennes, qu’avait eu lieu un an auparavant, le 19 décembre 1490, la curieuse cérémonie secrète du mariage par procuration de la « bonne duchesse » : avec « Maximilien d’Autriche, roi des Romains : » un des envoyés du roi Maximilien, « le beau Polhain, son mignon, » introduisit sa jambe nue dans le lit de la jeune princesse « au nom du roy son maistre, comme les grands seigneurs ont usance de faire… »
Au XVIe siècle cet hôtel appartenait à Bertrand Glé, seigneur de la Costardaye et pendant quelque temps la Communauté de Ville y tint ses assemblées. En 1644, Bertrand Glé le vendit aux religieuses hospitalières venues à Rennes pour soigner les malades de l’hôpital Saint-Yves.
C’est sur l’emplacement de l’hôtel de la Costardaye que s’élève aujourd’hui, au no 3, une élégante construction de style moyen âge, dont la façade principale donne sur le quai Saint-Yves.
Au no 9 se trouve l’ancienne chapelle Saint-Yves, convertie actuellement en magasins, et dont nous avons déjà parlé. (Voyez rue Le Bouteiller.) Cette chapelle, qui date du XVIe siècle, borde la rue Saint-Yves sur une longueur de trente à quarante mètres.
En 1792, la rue Saint-Yves porta le nom de rue des Sans-Culottes.
Rue de Salle-Verte.
Elle part de la place du Bas-des-Lices, près le carrefour Jouault, et conduit au quai Saint-Cast.
À l’endroit où le canal d’Ille-et-Rance verse aujourd’hui ses eaux dans la Vilaine, s’élevait dès le XIe siècle une habitation entourée de jardins, de bosquets et de fraîches prairies. C’était la maison de plaisance des évêques de Rennes ; on l’appelait la maison de Salle-Verte, et c’est elle qui donna son nom à la rue qui nous occupe.