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Rue Saint-Georges.

(Canton Nord-Est. Paroisse Saint-Germain.)

Elle part de l’angle sud-est de la place du Palais et aboutit à la place Saint-Georges.

Cette rue, qui ne fut pas atteinte par l’incendie de 1720, tire son nom de l’antique monastère des Bénédictines de Saint-Georges auquel elle conduisait.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles la rue Saint-Georges se composait en grande partie d’hôtels appartenant à des familles parlementaires, notamment les hôtels de Chalain, de Bréquigny, de Coëtlogon, de Fouesnel, de Lasse, etc.

L’hôtel de Lasse, devenu plus tard hôtel de la Moussaie, a conservé en partie son ancienne physionomie, ainsi que l’on peut s’en convaincre en pénétrant dans la cour du no  3 où l’on remarque avec intérêt une jolie façade Renaissance en bois sculpté avec pilastres et consoles, touchant une autre façade en granit percée de fenêtres moulurées et flanquée d’une tour carrée en encorbellement.

Au no  15 se trouve le presbytère de la paroisse Saint-Germain, établi dans l’ancien hôtel de Christophe Fouquet, seigneur de Chalain, président au Parlement de Bretagne. Ce fut plus tard l’hôtel de Montluc. En 1793, il reçut le nom d’hôtel de la Montagne et servit de résidence au proconsul Carrier, de sinistre mémoire.

Pendant le séjour de Carrier à Rennes, la rue et la place Saint-Georges portèrent le nom de rue et place de la Montagne.

D’après une tradition fort répandue à Rennes, mais qui n’est confirmée, croyons-nous, par aucun renseignement historique, c’est dans une humble mansarde de la rue Saint-Georges que le célèbre Volney, jeune alors, rédigeait en 1789 son journal la Sentinelle du Peuple qu’il imprimait lui-même. Prévenu que ses ennemis avaient découvert sa retraite, il alla se réfugier sur la route de Fougères, dans le château de Maurepas alors inhabité. Là, il put travailler avec plus de sécurité, protégé