Page:Notices sur les rues de Rennes 1883.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
− 10 −

et conserva cette destination jusqu’à ces dernières années où un Séminaire neuf fut construit dans les terrains bordant la rue Le Sage.

Le côté intérieur du portail de l’impasse des Carmélites offre un coup d’œil assez pittoresque qui a tenté plusieurs fois le crayon et le pinceau des artistes.

Rue du Cartage.

(Canton Nord-Ouest. Paroisse Saint-Sauveur.)

Les administrateurs ne sont point obligés, paraît-il, de connaître l’histoire de leur ville. En voici la preuve :

D’après l’orthographe administrative et officielle, le nom de cette rue est écrit Carthage, ce qui semblerait rappeler (et l’on se demande avec juste raison pourquoi) le souvenir de la célèbre cité africaine qui fut la rivale de Rome.

Le vrai nom de la rue qui nous occupe est rue du Cartage, et voici son origine : très anciennement, la ville de Rennes possédait un marché appelé le Cartage ou Quartage, ainsi nommé parce que les ducs souverains de Bretagne y prélevaient à leur profit le quart des droits perçus sur les bestiaux vivants qui y étaient exposés en vente.

En 1483, le duc François II créa à Rennes plusieurs marchés nouveaux, un notamment « en une place et maison nommée vulgairement Cartage, pour servir à vendre gruau, sel, cuyrs tant à poil que tannés, laines traissées, beures, graisses et plusieurs aultres denrées… »

Le 18 décembre 1612, cette halle fut détruite par l’explosion de vingt-sept barils de poudre qui y avaient été imprudemment déposés. C’est sur son emplacement que fut ouverte plus tard la rue actuelle, qui conduit de la place du Calvaire à la Vilaine, et qui fut elle-même en partie dévastée par un incendie en 1740.

Rue Châlais.

(Canton Sud-Est. Paroisse Toussaints.)

C’est la rue qui conduit du Pont de Berlin à la rue du Champ de Mars.