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place de l’Égalité, place Impériale, tous ces noms pour une place qui n’était encore qu’à l’état de projet en mars 1790 ; le dernier lui fut appliqué par arrêté du 3 juillet 1852.

La porte Saint-Nicolas, percée dans l’enceinte de Pierre de Dreux, et reconstruite depuis 1444, s’ouvrait entre deux tours dites, celle du Nord : Tour de Pierre de Bretagne, et celle du Sud : Tour d’Alix de Bretagne. Elle était couverte extérieurement par un ouvrage avancé, appelé boulevard Saint-Nicolas, sur lequel fut élevée la place. Cette porte et ses deux tours furent démolies en 1790.

On peut encore apercevoir un fragment de l’ancien mur de ville dans la rue Duvoisin, dont les mâchicoulis apparaissent très nettement, vus des fenêtres des immeubles de la rue de l’Arche-Sèche. En 1736, nous rencontrons des requêtes des habitants de l’ancienne place qui demandent à clôturer les terrains (appartenant à la Duchesse du Bary dont ils se déclarent les fermiers), pour échapper aux malfaiteurs qui y affluent « depuis que la ville a fait baisser la place Saint-Nicolas, et jette les terres dans les douves de Saint-Nicolas et fait faire un chemin de la Porte Saint-Nicolas à la place Bretagne ».

Un acte de 1769 cite un immeuble « situé sur la place Saint-Nicolas, au joignant l’enseigne du Lion d’Argent ». Un autre de 1782 se rapporte à une maison « qui doit entrer dans la formation de la rue à ouvrir pour communiquer du Bouvet à la place Saint-Nicolas », et enfin un de 1780 mentionne « les constructions de la nouvelle place Saint-Nicolas » en même temps que l’acquisition faite par la Ville « des possessions du sieur Graslin sur la place Saint-Nicolas », puis, à la date du 10 octobre de cette même année, « l’état des noms des locataires et fermiers des maisons et boutiques, chambres et appartements situés tant entre les portes de Saint-Nicolas que sur la place du même nom, et auxquels MM. les Maire et Echevins ont fait dénoncer de cesser leur jouissance à la feste de Saint-Jean-Baptiste de 1789 ». Un des propriétaires présente ses titres de propriété, parmi lesquels il y a un acte sur vélin du 30 avril 1699 et un du 8 août 1749, accompagnés d’un état des lieux du 28 février 1787, qui fournit des détails sur cet emplacement de la place Royale.

Sur cette place existe une fontaine dont l’inauguration eut