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les plus minutieuses, et nous ne connaissons que le célèbre Vauquelin qui puisse lui être comparé pour l’exactitude des faits et la sagacité des déductions. Aussi tous ses traités ont-ils été très populaires, et on les trouve encore aujourd’hui plus souvent que ceux des maîtres en renom dans les ateliers de nos industriels. Chaptal a terminé ses travaux par un dernier ouvrage sur l’Industrie française, dont personne n’était plus en position de parler avec supériorité que celui qui avait tant contribué à ses progrès. Jusqu’au terme de ses jours, il a présidé la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, témoignant ainsi hautement d’un zèle qui ne s’est jamais démenti pour les progrès des arts utiles.

La conduite politique de Chaptal a toujours été remarquable par sa tolérance et sa modération. C’est surtout aux hommes de mérite qu’il appartient de donner l’exemple de ces vertus si rares de nos jours, où chaque médiocrité essaie de se mettre en relief à force de fanatisme et de dévouement. Chaptal n’a été dévoué qu’à son pays, aux sciences, à l’industrie nationale. Il était de cette génération virile qui s’est fortifiée au milieu des tempêtes, et qui nous a laissé dans les arts et dans la guerre de si glorieux souvenirs. À quoi bon rappeler qu’il était sénateur, qu’il est mort pair de France et grand-officier de la Légion-d’Honneur ? Chaptal a légué à son pays vingt industries nouvelles, cent perfectionnemens ingénieux, au moyen desquels le peuple est mieux vêtu, mieux nourri que dans l’ancien régime ; voilà ses vrais titres de gloire, auxquels