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médecine de Montpellier et aux progrès de la chimie, sa science favorite. En vain, et presqu’en même temps, Washington, au nom des États-Unis, la reine de Naples et le roi d’Espagne lui firent offrir d’immenses avantages, s’il voulait abandonner sa patrie : Chaptal en préféra le séjour, alors dangereux, aux offres brillantes qui lui étaient adressées.

Appelé en 1798 à l’Institut, le professeur de Montpellier se fixa définitivement à Paris, y forma de nouveaux établissemens, fut nommé conseiller d’État et ministre de l’intérieur. Tout le monde sait avec quelle ardeur M. Chaptal se livra dès lors au culte des arts utiles, qu’il se plaisait à encourager par tous les moyens qui étaient en son pouvoir. La France lui doit une foule de créations importantes, l’établissement des chambres de commerce, l’amélioration du régime des hôpitaux, et la réunion des premiers documens statistiques recueillis dans toute l’étendue de l’empire. L’empereur, si habile à discerner le vrai mérite, combla M. Chaptal de distinctions et lui fournit tous les moyens de se livrer à son goût dominant pour les arts.

Tout le monde connaît la part que ce savant prit alors à la naturalisation du sucre de betteraves, et ses belles recherches, suivies d’une véritable révolution dans l’art de faire le vin. C’est surtout aux arts utiles qu’il aimait à consacrer ses loisirs, et nous osons affirmer que nul n’en a exposé les principes et les applications avec plus de netteté, d’abondance et de facilité. Ses ouvrages indiquent souvent jusqu’aux opérations