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merce allait grossir les trésors de nos ennemis. Le génie de la guerre crut pouvoir demander au génie des sciences de suppléer aux nécessités des climats en faveur de la métropole.

La fabrication du sucre avec des produits de l’agriculture française était la plus importante des entreprises de ce genre. M. Chaptal y consacra sa richesse, son expérience et son activité. C’est à la betterave qu’il accorda la préférence. Il cultiva cette plante dans un vaste territoire, établit ses ateliers pour la fabrication du sucre dans le château de Chanteloup, fit marcher tous ces travaux avec tous les perfectionnemens agricoles, avec l’élève d’un troupeau de douze cents mérinos à laine superfine, nourris, comme les autres animaux, par le résidu des fabrications saccharines : tels furent les succès de ce grand ensemble d’innovation et d’amélioration qu’une terre qui rendait à peine 14,000 fr. en donna bientôt 100,000 de produit brut, et 60,000 de produit net.

Alors Chaptal publia le résultat de ses travaux, le calcul de ses dépenses et la valeur de ses produits ; il ouvrit ses ateliers à tous ses concitoyens : il mettait son bonheur à les voir profiter de ses essais, de ses succès et de ses sacrifices.

Le nom du célèbre chimiste se rattache encore à la fabrication d’un produit national intéressant, l’indigo français tiré du pastel. Une commission savante, dont il fut le rapporteur, analysa, décrivit les meilleurs procédés que nous pussions adopter pour obtenir cette