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veillante. On sait avec quelle simplicité aimable fut à l’instant secourue, au delà de ses espérances, cette femme immortalisée par les chefs-d’œuvre de Voltaire, que seule elle avait reproduits dans tout leur charme sur la scène.

C’était surtout à soulager les malheurs du peuple et les souffrances multipliées des plus humbles classes, qu’il apportait ses soins et son génie. C’est à dater de son ministère que l’Hôtel-Dieu de Paris a reçu dans le logement, le coucher et la diététique des malades, ces améliorations qui ont fait disparaître pour ces établissemens l’antique et trop juste horreur des classes nécessiteuses.

C’est encore à l’humanité de Chaptal qu’il faut rapporter la rénovation de l’École et de la Société de médecine ; puis l’organisation des Écoles de pharmacie ; enfin l’institution des élèves sages-femmes, à l’hospice de la Maternité, et les concours et les prix décernés aux élèves les plus distinguées, appelées, sans préférence, de tous les départemens. Le ministre, malgré ses immenses travaux, trouvait des instans pour honorer ces concours par sa présence, et pour inspirer une émulation nouvelle aux professeurs, aux élèves, aux administrateurs.

C’est à lui qu’on doit l’institution du Conseil général et gratuit des hospices de Paris, institution qu’ont illustrée les meilleurs citoyens de la France, par leur philanthropie, leur zèle éclairé et leur constance infatigable.

Quatre années ont suffi pour ces innombrables bienfaits. Lorsqu’ils ont été rendus, Chaptal s’est démis