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politique ; et ce caractère national, qui seul a pu, dans d’autres temps, enfanter des prodiges, va se fortifier aujourd’hui de tout le génie des chefs du Gouvernement. »

Éprouvé, comme on vient de le voir, à la tribune et dans les conseils, par ce consul qui possédait surtout l’art de bien juger les hommes, Chaptal fut nommé ministre de l’intérieur.

Alors on reconnut ce que peut, pour la prospérité d’un grand peuple, en ce poste élevé, la réunion d’une science profonde, d’une expérience variée et d’une infatigable activité.

Ce que Chaptal, consulté par les États du Languedoc, leur avait proposé de faire avec leurs faibles moyens, pour la prospérité de l’agriculture, des fabriques et du commerce d’une seule province, il pouvait enfin le réaliser lui-même en faveur de la France entière.

Il dirigea surtout vers l’industrie ses vues d’amélioration. Il rétablit, il multiplia les bourses de commerce ; il en fonda la législation.

C’est à lui que nos cités les plus propres aux spéculations mercantiles doivent leurs chambres de commerce, et leurs chambres consultatives des arts et des manufactures ; intermédiaires importans à la fois pour les négocians et pour l’autorité publique.

C est à lui que la classe ouvrière doit la législation paternelle qui règle avec équité les rapports et les obligations respectives des maîtres d’atelier, des artisans et des manouvriers qui travaillent sous leurs ordres.