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Napoléon le nomma sénateur, comte de l’empire et trésorier du Sénat, en se réservant le droit de l’appeler à son conseil toutes les fois qu’il s’y agirait d’affaires relatives à ses connaissances ; ce qui arrivait fort souvent.

Des relations aussi fréquentes l’ayant mis à même de connaître d’une manière particulière cet homme étonnant, il en avait recueilli des traits, des maximes, des jugemens, des anecdotes, qui en faisaient mieux connaître le caractère, et il les a déposés dans un mémoire, dont les pages qu’il a eu la bonté de nous lire sont d’un grand intérêt.

Lorsque les Bourbons revinrent en France à la suite des armées de toute l’Europe, réunies, disaient-elles, contre le seul empereur, Louis XVIII, après avoir octroyé une charte constitutionnelle et organisé une chambre des pairs, ne voulut point y admettre M. le comte Chaptal ; mais l’empereur, à son retour de l’île d’Elbe, le nomma directeur général du commerce et des manufactures, pair de France et ministre d’État.

Ces grandes marques de faveur n’empêchèrent point le roi, rétabli sur son trône, de le comprendre dans la réorganisation de l’Institut, de le nommer successivement membre du Conseil général des hospices, de celui des prisons, de celui d’agriculture, de l’appeler enfin dans la Chambre des pairs.

Qu’on nous permette de consigner ici quelques phrases du discours qu’il y prononça bientôt après, lors de la présentation du budget de la même année : elles conviennent si bien à l’époque où nous sommes, qu’on nous saura gré de les rappeler. « La nation fran-