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s’en entretint plusieurs fois avec moi. Ce fut entre mes mains qu’il s’inscrivit sur la liste des souscripteurs qui étaient encore peu nombreux, et il y joignit immédiatement une souscription généreuse. Ministre de l’intérieur, il adressa dans toute la France, le 14 messidor an XII, une circulaire dans laquelle il faisait connaître le but de nos travaux, invitait à les seconder ; il dota notre Société de cette subvention sur les fonds de son ministère, qui a fait long-temps une de nos principales ressources ; il seconda la publication de notre Bulletin, la propagation de nos programmes de prix. Nommé président de la Société à sa première organisation, ce ne fut point au ministre qu’on déféra cet honneur, ce fut à la personne même de Chaptal, constamment réélu chaque année à l’unanimité des suffrages ; il la vit croître, se développer, parvenir à ce haut degré de considération et de prospérité qui a été pour elle la récompense de ses efforts pour être utile.

Chaptal prit à ce succès progressif une part essentielle ; déjà l’éclat de son nom, la juste célébrité qui y était attachée, la confiance qu’inspiraient son expérience et ses lumières, rejaillissaient sur la Société dont il était le chef ; ses sages directions la conduisirent fidèlement au but qu’elle s’était proposé sans en dévier jamais ; il entretint l’activité de ses travaux, la régularité de ses opérations ; les sentimens qu’on lui portait et la bienveillance naturelle à son caractère contribuèrent à la faire jouir de cette heureuse harmonie qui a établi entre ses membres de si douces relations, qui lui a donné par cette union une sorte